Amour, feeling et leçons de vie par les mots


Par Eroticam x
Lundi 29 janvier 1 29 /01 /Jan 08:54
- Publié dans : Amour, feeling et leçons de vie par les mots

Les contes, nous le savons maintenant,

nous aident à guérir.

Ils permettent de nommer l'indicible, de dénouer les contradictions, de réparer les blessures de notre histoire présente et pasée.Ils nous aident à grandir, à croître et à nous harmoniser.Ils favorisent à l'intérieur de nous la reconciliation entre différents états de notre condition humaine, le psychisme, le corps et l'esprit qui parfois se révèlent antagonistes et contradictoires.Ils contiennent des mots qui nous enveloppent, nous caressent et nous serrent dans une amicale clarté ; ils nous proposent des associations qui nous illuminent dans une limpide atmosphère et nous déposent' plus apaisés, aux confins de l'imaginaire et du réel.

 

 Voici : " le conte des baisers prisonniers "

Un seul baiser peut réveiller plus d'émotion et de plaisir qu'une longue déclaration d'amour.

 

Il était une fois une petite fille qui avait été agressée quand elle avait pès de dix ans.

Ce ne fut pas une violence très grave, heureusement pour elle, mais tout de même, elle en avait été blessée profondément.

En fait, un soir d'été où toute sa famille prenait le frais, elle avait été embrassée de force, dans le noir, par un voisin malveillant, ami de la famille.

Elle s'était débattue, avait réussi à s'enfuir, affolée, toute bouleversée.

Près de sa maman elle avait pu dire en confiance ce qui lui arrivé.

Elle s'était sentie comprise, et l'incident fut oublié...ou presque.

Il fallut longtemps, très longtemps, à cette petite fille devenue femme pour entendre un jour, dans l'automne de sa vie, que cet événement était encore gravé en elle.

Elle avait bien resenti pourtant dans sa relation amoureuse et son corps de femme qu'elle avait une difficulté à embrasser.

Des baisers-bisous, elle pouvait en donner tout plein. A ses frères et soeurs, puis à a ses parents.

Des bisous calins, des bisous coquinous, des bisous sur le bobo qui fait mal pour qu'il guérisse plus vite, des tout joyeux qui claquent sur les joues, des bisous francs de l'amitié.

Tous cela étaient ses amis.

Mais pas les baisers d'amour.

Quelques chose en elle était mal à l'aise dans ces baisers-là, qu'ils soient reçus ou donnés.

Quelque part ils restaient des baisers...pris.

Elle avait résumé cela par une constatation sévère vis-à-vis d'elle même:

-"je ne sais pas bien embrasser".

Lontemps après son deuxième divorce, après de longues années de solitude et de recherche sur elle même, elle rencontra sur son chemin de vie un homme qui éveilla en elle de merveilleux désirs dont celui d'embrasser et d'être embrassée.

Avec des vrais baisers d'amour, des baisers où les bouches s'offrent et se donnent, des baisers fougueux qui grisent les retrouvailles, des baisers offrandes qui flamboient au merveilleux de la fête des corps.

Elles ressentit alors que, malgré tous ces désirs neufs, quelque chose en elle ne participait pas autant qu'elle le voulait.

Une réserve indicible retenait sa bouche.

Quand elle partageait ses baisers, il lui arrivait de ressentir des crispations dans la machoire, ses lèvres restaient tendues, rétives, malgré son immense désir, malgré toute sa joie.

- "Pourquoi, pourquoi?" se disait elle.

Une nuit de réflexion, le souvenir du baiser forcé de sa petite enfance lui revint en mémoire dans une grande émotion.

Elle entendit soudain que c'était ce baiser-là qui retenait prisonniers tous les baisers d'amour qu'elle voulait tant donner et recevoir.

Alors elle décida d'écrire une longue lettre à celui, mort depuis près de quarante-cinq années, qui l'avait agressée un soir d'été.

Elle put dire sa peur de fillette, son dégoût pour cette bouche qui avait sali et souillé la sienne.

Elle put dire sa répulsion, sa colère, son indignation, son regret, la confiance trahie, et même combien elle aurait voulu que sa maman se fâche plus contre cet homme.

Elle put dire aussi son immense désir d'embrasser en toute liberté, doser donner sa bouche et recevoir pleinement une autre bouche sur la sienne, d'autres lèvres sur les siennes, d'accéder à ce vrai bonheur des baisers d'amour partagés.

Lontemps elle écrit cette nuit là. Au petit matin elle déchira toutes les pages en menus morceaux et heureuse, soulagée, apaisée, fière d'elle-même, elle jeta le tout dans les toilettes et tira la chasse d'eau.

Quelques jours plus tard, elle put enfin, pour la première fois, trouver tout l'élan, toute la fougue, toute la joie qui lui permit de rejoindre dans des baisers merveilleux d'amour, de tendresse et de désirs mêlés, la bouche tant aimée de 'homme qu'elle aimait.

Quant à tous les baisers retenus si lontemps prisonniers, ils font la fête, ils s'offrent, ils s'en donnent à coeur et à corps joie, dans toute la plénitude de son sourire de femme réconciliée.

 


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